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Histoire du
Collège de la Rive-de-l’herbe
L’histoire du Collège de la Rive-de-l’herbe commence le 5 juin 1891. Edouard Quartier-la-Tente, président de la Commission scolaire rend attentif l’autorité communale supérieure de Saint-Blaise que le collège actuel – c’était l’hôtel communal ici en face actuellement en rénovation – n’était plus en rapport avec les besoins des habitants. Le nombre d’enfants scolarisés avait passé de 148 à 284 de 1882 à 1889 ; la classe supérieure de l’instituteur Gustave Bünzli comptait 65 élèves, soit 15 de plus que permettait la loi de cette époque. Le 15 mars 1894, le Conseil général vota le crédit nécessaire pour la construction du collège de la Rive-de-l’Herbe, soit 103'259.84 francs. Permettez-moi une comparaison : en 1969, le crédit voté par le Conseil général pour la construction du centre scolaire de Vigner s’est élevé à 5 millions de francs ; en 2016, celui pour la construction des trois nouveaux collèges sur le site de Vigner, y compris l’assainissement du centre scolaire de Vigner après 50 ans d’utilisation, à 34 millions de francs sans compter le crédit complémentaire de 1'416'000 francs que le conseil général est appelé à voter ce prochain jeudi 25 novembre. Nos aïeuls n’ont pas hésité, il y a 125 ans à construire le collège de la Rive-de-l’herbe, dessiné par l’architecte Sylvius Pittet, de la Chaux-de-Fonds Il s’inspira des plans du collège de La Charrière, dans cette ville, construit à la même époque. Pour nos ancêtres, un nouveau collège constituait un instrument de progrès. Le collège de la Rive-de-l’herbe fut inauguré en fanfare le 20 avril 1896, après la pose, juste une année auparavant, de la première pierre, dans laquelle se trouvent documents : liste des membres des autorités, cartes de géographie, timbres-poste, monnaies, médailles et même un jeu de cartes. Un fait marquant doit être signalé : au soir du 28 juin 1910, suite à l’inattention d’un employé communal, qui utilisait une lampe à souder, toute la toiture du collège prit feu. Les sapeurs-pompiers accoururent des communes voisines. On fit même appel à ceux de Neuchâtel car ceux de Saint-Blaise ne disposaient pas d’échelles assez longues pour atteindre les flammes ! La Feuille d’avis de Neuchâtel rapporte que 1'000 personnes sont venues en tramway de Neuchâtel pour assister à l’incendie. L’incendie valut au collège un nouvelle toiture dotée d’un logement pour le concierge, d’une salle de classe et d’un clocheton pour sonner les récréations. Pendant les deux guerres de 1914 - 1918 et 1939 - 1945, le collège accueillit de la troupe ; les classes furent délocalisées dans plusieurs bâtiments de village. En 1946, la Rive-de-l’herbe connut une restauration complète pour redevenir une école. Elle fut suivie d’autres rénovations et transformations jusqu’au centenaire du collège commémorés les 10 et 11 mai 1996 lors de retrouvailles d’anciens élèves et maîtres. En juin 2020, le Conseil général a décidé la transformation du collège de la Rive de l’herbe en central médical destiné à accueillir un groupe de médecins ainsi que le Ligue pulmonaire neuchâteloise qui recherchait des locaux Je termine par une anecdote qui n’est pas sans rapport avec le temps qu’on vit actuellement. Au printemps 1915, une épidémie de coqueluche avait sévi à l’école. Les vacances du printemps avaient dû être prolongées de quinze jours. Or, la foire de Saint-Blaise, du début de mai tombait, pendant la fermeture de l’école. La Commune n’encaissait pas de taxe auprès des propriétaires des manèges ; en échange ils devaient remettre un ou deux billets de carrousel aux enfants des écoles. La Commission scolaire décida de convoquer pendant l’épidémie tous les enfants par tambour le samedi 1er mai pour leur remettre une carte de carrousel… mais elle profita de l’occasion pour leur faire passer une visite médicale par les docteurs Dardel, Mauler et de Merveilleux. 20.11.21 Claude Zweiacker |